Salutations à tous et joyeux mois d'avril. Voici un article écrit par Orianne Lee Johnson intitulé Con Su Permisso en Afrique. Il a été publié pour la première fois en août 2015, mais nous avons pensé que nous le partagerions à nouveau en attendant des nouvelles plus récentes de son travail en Afrique. Orianne Lee est candidate à la certification et membre MFC-CAN. Elle continue à faire de l'excellent travail MFC en Afrique avec www.healingwithhorseszimbabwe.com . Nous sommes si heureux de la voir adopter l'éthique et les principes MFC-Can dans ce beau continent. Elle travaille actuellement au Zimbabwe avec le troupeau de 46 chevaux et une équipe d'humains dévoués à leur bien-être. Elle appelle cela un sanctuaire d'amour, de respect et d'acceptation. Restez à l'écoute pour plus de nouvelles concernant le merveilleux travail qui s'y fait.
MFC-CAN
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« Les chevaux s’en viennent! »
Bien qu'il n’y en ait que deux, il pourrait aussi bien y avoir un troupeau faisant un bruit de tonnerre vu le niveau élevé d'excitation dans l'air. Six étudiants mozambicains de l'école locale d’enseignement, près de Vilanculos, avaient rendez-vous avec moi pour expérimenter un programme de chevaux & Leadership. Les objectifs sont d’apprendre la communication non verbale en interagissant avec les chevaux et d'exercer leur conversation anglaise. Ce travail fait partie de ma contribution en tant que bénévole avec le « Mozambique Horse Safari ». J’avais déjà rencontré les étudiants dans leur cours d'anglais conventionnel : Antonio, Carlito, Martina, Filipe, Benute, Florencia, ces noms proviennent de nos prédécesseurs portugais qui ont colonisé le Mozambique en Afrique de l'Est. Comment sincère, avec quel degré d'ouverture et de curiosité sont ces jeunes enseignants en formation !
Les chevaux sont rares au Mozambique, aucun de ces jeunes adultes n’avait déjà été près d’eux. Ils sont nerveux et excités ; plusieurs ont carrément peur malgré leur propre volonté de participer à l’expérience. Nous espérons aussi que la session permettra à la communauté de voir les chevaux d’un autre œil. Trop souvent, ces derniers s’échappent et finissent par piétiner les cultures le long des routes, bouleversant les habitants du village qui doivent travailler la terre si fort pour arriver à se nourrir.
Con su permiso, signifie « avec votre permission » est une activité qui permet aux étudiants de rencontrer les chevaux de près, de s'approcher d'une manière respectueuse. J'ai pratiqué avec Barbara Rector aux États-Unis ; elle est la grand-mère de l’apprentissage guidé par le cheval. Il m’a fallu des semaines de patience pour que cette première session se matérialise. Si je n’arrive pas à être adaptable et capable d'improviser avec des conditions changeantes, je n’ai rien appris des chevaux. C’est une bonne pratique pour s’adapter à la réalité africaine. Le bon côté de l'attente a été pour moi de me familiariser avec les deux palefreniers, Torai et Jonas, tous deux dans la vingtaine, et originaires du Zimbabwe, tellement anglais malgré leur langue portugaise. J'ai expliqué le but de cette séance.
Bien qu'il n’y en ait que deux, il pourrait aussi bien y avoir un troupeau faisant un bruit de tonnerre vu le niveau élevé d'excitation dans l'air. Six étudiants mozambicains de l'école locale d’enseignement, près de Vilanculos, avaient rendez-vous avec moi pour expérimenter un programme de chevaux & Leadership. Les objectifs sont d’apprendre la communication non verbale en interagissant avec les chevaux et d'exercer leur conversation anglaise. Ce travail fait partie de ma contribution en tant que bénévole avec le « Mozambique Horse Safari ». J’avais déjà rencontré les étudiants dans leur cours d'anglais conventionnel : Antonio, Carlito, Martina, Filipe, Benute, Florencia, ces noms proviennent de nos prédécesseurs portugais qui ont colonisé le Mozambique en Afrique de l'Est. Comment sincère, avec quel degré d'ouverture et de curiosité sont ces jeunes enseignants en formation !
Les chevaux sont rares au Mozambique, aucun de ces jeunes adultes n’avait déjà été près d’eux. Ils sont nerveux et excités ; plusieurs ont carrément peur malgré leur propre volonté de participer à l’expérience. Nous espérons aussi que la session permettra à la communauté de voir les chevaux d’un autre œil. Trop souvent, ces derniers s’échappent et finissent par piétiner les cultures le long des routes, bouleversant les habitants du village qui doivent travailler la terre si fort pour arriver à se nourrir.
Con su permiso, signifie « avec votre permission » est une activité qui permet aux étudiants de rencontrer les chevaux de près, de s'approcher d'une manière respectueuse. J'ai pratiqué avec Barbara Rector aux États-Unis ; elle est la grand-mère de l’apprentissage guidé par le cheval. Il m’a fallu des semaines de patience pour que cette première session se matérialise. Si je n’arrive pas à être adaptable et capable d'improviser avec des conditions changeantes, je n’ai rien appris des chevaux. C’est une bonne pratique pour s’adapter à la réalité africaine. Le bon côté de l'attente a été pour moi de me familiariser avec les deux palefreniers, Torai et Jonas, tous deux dans la vingtaine, et originaires du Zimbabwe, tellement anglais malgré leur langue portugaise. J'ai expliqué le but de cette séance.
« Quel serait le meilleur cheval pour ce travail? »
"Oh, je sais ! Brutus et Texas. » Répond Jonas. « Ils sont intelligents, attentifs et sécuritaires. » Il est clair pour moi que mon rôle est de simplement décrire les activités et maintenir la dynamique du groupe, car le leadership appartient à ces deux jeunes hommes.
« Les chevaux sont ici! » Brutus avec sa crinière noire et de stature robuste est dirigé par Torai qui est habillé pour l'occasion de jeans, d’une chemise de sport et de chaussure de cuir avec une casquette de baseball. Texas, de couleur pâle et agile est dirigé par Jonas le toujours-cool dont l'apparence serait complètement adaptée à Manhattan ou à Montréal, même si je ne suis pas sûr de son bon sens urbain. Les deux palefreniers sont confiants dans leur rôle de leader face aux apprentis enseignants.
Samantha, une autre bénévole comme moi, longe le domaine et je l'invite à se joindre au groupe. Nous aurons besoin d'un autre animateur pour garder un œil sur la sécurité. Elle est originaire d'Angleterre où elle dressait des chevaux et travaillait comme gérante du casino haut de gamme à Londres. Pourtant ici à Vilanculos, habillée de ses pantalons d’équitation et de sa casquette, elle ne ressemble en rien à la femme sensuelle de sa photo Facebook.
Pour introduire la session, j'ai demandé aux palefreniers, « dites-nous comment vous êtes devenu impliqué avec les chevaux, et quel est votre travail ». Ils semblent avoir pensé à ce qu'il faut dire, mais ça reste difficile à dire, car tout ici est mystérieux et souvent improvisé. Chacun dit à sa manière, « le cheval est votre ami. Vous pouvez l’aimer et lui faire confiance, et ce que vous ressentirez pour lui, il le ressentira pour vous. » Les étudiants anticipent l’expérience. Je fais équipe avec Torai, le palefrenier et Brutus, et je demande à Samantha de rejoindre Jonas et Texas, chacun de nous avec trois étudiants.
"Oh, je sais ! Brutus et Texas. » Répond Jonas. « Ils sont intelligents, attentifs et sécuritaires. » Il est clair pour moi que mon rôle est de simplement décrire les activités et maintenir la dynamique du groupe, car le leadership appartient à ces deux jeunes hommes.
« Les chevaux sont ici! » Brutus avec sa crinière noire et de stature robuste est dirigé par Torai qui est habillé pour l'occasion de jeans, d’une chemise de sport et de chaussure de cuir avec une casquette de baseball. Texas, de couleur pâle et agile est dirigé par Jonas le toujours-cool dont l'apparence serait complètement adaptée à Manhattan ou à Montréal, même si je ne suis pas sûr de son bon sens urbain. Les deux palefreniers sont confiants dans leur rôle de leader face aux apprentis enseignants.
Samantha, une autre bénévole comme moi, longe le domaine et je l'invite à se joindre au groupe. Nous aurons besoin d'un autre animateur pour garder un œil sur la sécurité. Elle est originaire d'Angleterre où elle dressait des chevaux et travaillait comme gérante du casino haut de gamme à Londres. Pourtant ici à Vilanculos, habillée de ses pantalons d’équitation et de sa casquette, elle ne ressemble en rien à la femme sensuelle de sa photo Facebook.
Pour introduire la session, j'ai demandé aux palefreniers, « dites-nous comment vous êtes devenu impliqué avec les chevaux, et quel est votre travail ». Ils semblent avoir pensé à ce qu'il faut dire, mais ça reste difficile à dire, car tout ici est mystérieux et souvent improvisé. Chacun dit à sa manière, « le cheval est votre ami. Vous pouvez l’aimer et lui faire confiance, et ce que vous ressentirez pour lui, il le ressentira pour vous. » Les étudiants anticipent l’expérience. Je fais équipe avec Torai, le palefrenier et Brutus, et je demande à Samantha de rejoindre Jonas et Texas, chacun de nous avec trois étudiants.
Travailler avec des chevaux est une toute nouvelle expérience pour ces jeunes adultes. J’utilise un exercice d'approche simple pour établir les connaissances de base nécessaires pour la suite de l’expérience : avec les palefreniers, tenant les chevaux en laisse pour la sécurité, les étudiants sont invités à s’approcher du cheval, une personne à la fois. Ils doivent présenter le dos de leurs mains pour que le cheval les sente.
Je leur demande : « Est-ce que le cheval vous invite à vous rapprocher? » « Est-ce qu’il s'intéresse à renifler votre main ou la toucher avec ses lèvres? Est-ce qu’il se détourne parce que vous êtes trop près? Respirez tout le monde! »
Il faut juste quelques minutes pour que chaque personne entre en contact avec le cheval et dépasse sa propre peur. Après quelques instants, ils ont tous respiré librement en dansant et riant autour des chevaux.
À la deuxième approche des étudiants, je leur demande d’aller un peu plus loin en caressant l'encolure et le garrot du cheval. Je leur suggère de prendre note des sensations qu’ils perçoivent ; la douceur, la chaleur et le mouvement dans leurs mains. Encore une fois, l’exercice est suivi d'un relâchement de la tension —les chevaux nous reflètent notre état en abaissant leurs têtes et en expirant par le nez, un nouveau troupeau de dix hommes et deux équidés se forme.
Je demande à Samantha de démontrer comment marcher derrière un cheval en toute sécurité. Positionnée au flanc gauche de Texas, le regard vers sa queue, elle met sa main gauche sur sa croupe et le caresse doucement tout en faisant le tour vers le flanc droit de Texas. Le niveau d'excitation monte. Bénis soient ces deux chevaux, calmes et stables, ils enseignent une leçon de courage pendant que les étudiants, un à un, accomplissent ce qu'une demi-heure plus tôt, aurait été impensable.
Pour le quatrième exercice, je demande à Jonas et Torai de démontrer comment guider les chevaux vers l’avant sans tirer sur la laisse. Je leur demande d’utiliser leur énergie et de démontrer l’importance d’une intention claire tout en gardant un « lousse » dans la laisse pour demander aux chevaux de marcher d’un pas rythmé. Les deux palefreniers guident intuitivement leurs nouveaux étudiants un par un. Une joyeuse camaraderie s'installe pendant que Texas et Brutus suivent volontiers leurs nouveaux guides.
Je leur demande : « Est-ce que le cheval vous invite à vous rapprocher? » « Est-ce qu’il s'intéresse à renifler votre main ou la toucher avec ses lèvres? Est-ce qu’il se détourne parce que vous êtes trop près? Respirez tout le monde! »
Il faut juste quelques minutes pour que chaque personne entre en contact avec le cheval et dépasse sa propre peur. Après quelques instants, ils ont tous respiré librement en dansant et riant autour des chevaux.
À la deuxième approche des étudiants, je leur demande d’aller un peu plus loin en caressant l'encolure et le garrot du cheval. Je leur suggère de prendre note des sensations qu’ils perçoivent ; la douceur, la chaleur et le mouvement dans leurs mains. Encore une fois, l’exercice est suivi d'un relâchement de la tension —les chevaux nous reflètent notre état en abaissant leurs têtes et en expirant par le nez, un nouveau troupeau de dix hommes et deux équidés se forme.
Je demande à Samantha de démontrer comment marcher derrière un cheval en toute sécurité. Positionnée au flanc gauche de Texas, le regard vers sa queue, elle met sa main gauche sur sa croupe et le caresse doucement tout en faisant le tour vers le flanc droit de Texas. Le niveau d'excitation monte. Bénis soient ces deux chevaux, calmes et stables, ils enseignent une leçon de courage pendant que les étudiants, un à un, accomplissent ce qu'une demi-heure plus tôt, aurait été impensable.
Pour le quatrième exercice, je demande à Jonas et Torai de démontrer comment guider les chevaux vers l’avant sans tirer sur la laisse. Je leur demande d’utiliser leur énergie et de démontrer l’importance d’une intention claire tout en gardant un « lousse » dans la laisse pour demander aux chevaux de marcher d’un pas rythmé. Les deux palefreniers guident intuitivement leurs nouveaux étudiants un par un. Une joyeuse camaraderie s'installe pendant que Texas et Brutus suivent volontiers leurs nouveaux guides.
Martina a quelques difficultés, son regard et son corps, sont dirigés vers l’arrière de son cheval.
Je lui dis : « Regarde vers l'avant, et avance un pied à la fois vers l'avant! »
Samantha encourage : « Vas-y, vas-y ! »
Et Texas, bénie soit-elle, suit Martina.
« Le pouvoir féminin en action, yé! » Nous jubilons pour Martina qui conservera ce sentiment de réussite dans son corps. Il est difficile pour une jeune femme en Afrique de prendre sa place et d’aller vers l'avant. Cette culture est en train de changer avec les femmes qui intègrent de plus en plus le milieu du travail. Spontanément, Torai demande à Brutus de soulever son pied et supporte les étudiants à accomplir la même chose. Les étudiants sont incrédules face à leurs propres réalisations.
J'essaie de ne pas me sentir mal de mon départ prochain; nous avons tout juste commencé. Mais je constate que ces deux jeunes palefreniers peuvent le faire sans moi puisque j'ai présenté chaque activité simplement et clairement. Torai et Jonas poursuivent et guident les étudiants d'une manière complètement naturelle et solidaire. C'est parfait et facile à reproduire sans moi. Le scepticisme initial de Samantha devant ce travail s'est évaporé; elle suggère de terminer avec un compte-rendu de chaque personne. Jonas dit qu’il a appris quelque chose sur lui-même aujourd’hui, il ne dit pas quoi et termine en disant qu'il comprend mieux ses liens avec les chevaux maintenant.
Les appareils photo apparaissent, des photos sont prises de chacun — les étudiants qui étreignent les chevaux et qui caressent leurs crinières ainsi que des photos du groupe. Le vert de l'herbe grasse du Resort de l'Archipelado se mélange à l'or du crépuscule semblant rayonner l'amour sous les profondeurs du ciel bleu. Tout comme les chevaux reflètent les humains. Les oiseaux chanteurs du soir et les engoulevents font de doux ronflements et de légères ondulations dans l'immobilité de la nuit.
« Hé, regardez là-bas, » dit quelqu'un. Les deux chevaux trottent sans laisse derrière Torai qui court le long de la route. « Chevaux et le leadership, » dis-je.
La prochaine fois, vous serez en mesure de le faire aussi!"
Je lui dis : « Regarde vers l'avant, et avance un pied à la fois vers l'avant! »
Samantha encourage : « Vas-y, vas-y ! »
Et Texas, bénie soit-elle, suit Martina.
« Le pouvoir féminin en action, yé! » Nous jubilons pour Martina qui conservera ce sentiment de réussite dans son corps. Il est difficile pour une jeune femme en Afrique de prendre sa place et d’aller vers l'avant. Cette culture est en train de changer avec les femmes qui intègrent de plus en plus le milieu du travail. Spontanément, Torai demande à Brutus de soulever son pied et supporte les étudiants à accomplir la même chose. Les étudiants sont incrédules face à leurs propres réalisations.
J'essaie de ne pas me sentir mal de mon départ prochain; nous avons tout juste commencé. Mais je constate que ces deux jeunes palefreniers peuvent le faire sans moi puisque j'ai présenté chaque activité simplement et clairement. Torai et Jonas poursuivent et guident les étudiants d'une manière complètement naturelle et solidaire. C'est parfait et facile à reproduire sans moi. Le scepticisme initial de Samantha devant ce travail s'est évaporé; elle suggère de terminer avec un compte-rendu de chaque personne. Jonas dit qu’il a appris quelque chose sur lui-même aujourd’hui, il ne dit pas quoi et termine en disant qu'il comprend mieux ses liens avec les chevaux maintenant.
Les appareils photo apparaissent, des photos sont prises de chacun — les étudiants qui étreignent les chevaux et qui caressent leurs crinières ainsi que des photos du groupe. Le vert de l'herbe grasse du Resort de l'Archipelado se mélange à l'or du crépuscule semblant rayonner l'amour sous les profondeurs du ciel bleu. Tout comme les chevaux reflètent les humains. Les oiseaux chanteurs du soir et les engoulevents font de doux ronflements et de légères ondulations dans l'immobilité de la nuit.
« Hé, regardez là-bas, » dit quelqu'un. Les deux chevaux trottent sans laisse derrière Torai qui court le long de la route. « Chevaux et le leadership, » dis-je.
La prochaine fois, vous serez en mesure de le faire aussi!"